1 septembre 2021
Les sujets ne manquent pas, même si la période estivale a mis entre parenthèses de nombreux dossiers « chauds ». Et si, cet été, le thermomètre n’est pas monté très haut dans de nombreuses régions, certains sujets s’avèrent brûlants et ne manqueront pas d’alimenter la campagne électorale du prochain printemps.

À n’en pas douter, l’accès aux soins sera l’une des préoccupations des candidats avec leur lot de promesses plus ou moins crédibles… Mais certaines risquent malgré tout de se concrétiser comme le « reste à charge zéro », lors du dernier scrutin présidentiel !

C’est évident, la démographie professionnelle, la place des complémentaires santé dans la prise en charge des soins ou encore le tiers payant généralisable s’inviteront dans les débats. Et si cette dernière mesure entrait en vigueur, elle aura des conséquences inévitables pour les cabinets dentaires. Notamment en matière de gestion des flux de paiement où cette nouvelle complexité chargera encore plus la barque du mille-feuille déjà conséquent des imbroglios « extra médicaux », quotidien des praticiens et de leurs assistants.

Au fil des ans, tout ce qui contribue à alourdir les charges de nos structures démotive nos confrères aux deux extrémités de la chaîne : les plus jeunes, pour qui l’exercice libéral est de moins en moins attractif et les plus anciens, qui préfèrent mettre fin à leur activité, participant ainsi à l’inquiétante baisse de l’offre de soins dans de nombreux territoires.

En imaginant que l’ouverture aux diplômes étrangers, l’accès partiel, la disparition « officielle » du numerus clausus, la concurrence des centres de santé ou encore la mise en place des structures (MSP, CPTS…) suffiraient à régler l’accès aux soins, les gouvernants successifs se sont trompés. Ils n’ont fait que contourner le problème en s’abstenant de le traiter ! Pour preuve, les centres de santé s’installent où il ne manque pas de praticiens et siphonnent au passage de nombreux néo-entrants dont certains auraient pu s’établir dans des zones moins denses. Quant aux CPTS, qui peinent à démarrer malgré les sommes investies, leur efficacité pourrait se révéler bien décevante, faute de bras dans de nombreux endroits.

L’accès aux soins doit passer par une offre de soins suffisante et notamment libérale. Or, la situation des libéraux s’est régulièrement dégradée depuis des décennies. De maîtrises comptables en maîtrises médicalisées, de lois en lois, les contraintes et les blocages ont fini par décourager de plus en plus de praticiens qui préfèrent s’orienter vers d’autres horizons.

L’attractivité pour la médecine bucco-dentaire libérale nécessite une prise de conscience des élus qui doivent en faire leur priorité. À l’heure où l’on parle de proximité et de réponse de terrain, il est grand temps de réinvestir dans ce mode d’exercice que les Français réclament et dont ils sont de plus en plus dépourvus. Cela impose des engagements tarifaires sur les actes de prévention et les soins primaires, sur les urgences et les soins non-programmés qui doivent être fortement et significativement revalorisés.

L’accès aux soins doit passer par une offre de soins suffisante et notamment libérale

En 2018, la Convention s’est engagée dans ce sens mais elle n’était qu’un premier échelon. Aujourd’hui, si l’on veut que les jeunes s’installent dans les territoires sous-dotés, il faut que les pouvoirs publics investissent à la hauteur de cet enjeu.

Sans quoi, attention danger !

Thierry Soulié, Président