D'un point de vue social, l'évolution des salaires devrait compenser, en grande partie, l'inflation de 2023. Au point de vue personnel et professionnel, l'investissement immobilier devient quant à lui de plus en plus difficile et coûteux. Le 1% d’intérêt des prêts de début 2022 se transformera d'ici la fin de l'année en 5%, rendant les opérations immobilières plus aléatoires.
Toutes ces hausses, nous les retrouverons de manière plus ou moins importante au niveau de notre exercice professionnel. Les frais et charges qui représentent en moyenne 60 % de notre chiffre d’affaires se verront aussi augmentés de 4 à 5 % avec une variabilité plus ou moins importante selon les typologies des cabinets.
La rentrée est donc « chère » pour tout le monde !
Pour compenser ces diverses augmentations, la nouvelle convention, signée par les deux syndicats représentatifs nous sera d'une grande aide. Toujours améliorable et souvent jugé insuffisant, son contenu, obtenu en dépit d’un contexte économique difficile, permettra à la profession d'amortir le choc inflationniste. Mais les 613 millions d’effort global signé par l’Assurance maladie et les complémentaires s’étaleront sur le temps de vie de la convention signée en juillet dernier.
C’est ainsi que l’effort ambitieux et conséquent obtenu sur la prévention se concrétisera pardes mesures tarifaires qui entreront en vigueur lors du premier trimestre 2024. En revanche, la prise en charge des couronnes zircone sur molaires à hauteur de 440 € ne sera applicable qu’en 2026. Nous aurions certes aimé que cette mesure qui améliorera le confort et l’esthétique de nos patients entre en vigueur dès 2024. Pour des raisons d’équilibre budgétaire ce fut impossible. Gageons néanmoins qu’elle contribuera à adoucir l’impact de l’inflation qui, selon toute vraisemblance, devrait perdurer encore quelques temps.
Par ailleurs, le projet de loi de finances 2024 ne devrait pas bouleverser la fiscalité professionnelle et personnelle des chirurgiens-dentistes. Avec un taux de prélèvements obligatoires hélas le plus important en Europe derrière le Danemark, ce Français libéral, qu’est le chirurgien-dentiste, continuera toujours à lourdement participer au financement d’une politique sociale toujours plus généreuse... Mais jusqu’à quand ? À l’heure où il est de plus en plus compliquée pour nos concitoyens de trouver des professionnels de santé pour se soigner, il ne faudrait pas que la lourdeur des charges sociales et fiscales rendent notre exercice de moins en moins attractif.
Bonne « chère » rentrée à tous !
Michel Bergougnoux
Conseiller technique