Mais alors que l’obtention des compétences nécessaires pour travailler en bouche impose un temps de formation et d’apprentissage cohérent et adapté, on voit apparaître le souhait du ministère de la Santé et de certains, d’une formation au rabais qui n’aboutirait même pas à un titre professionnel spécifique et maintiendrait tous les assistants dentaires au même rang.
En effet, le schéma de l’enseignement qui vient d’être proposé conduirait à confier des gestes techniques en bouche à des professionnels de santé de niveau 4, c’est-à-dire niveau Bac... sans évolution par rapport aux assistants dentaires actuels.
Cerise sur le gâteau, ceux qui réclament une formation minimaliste demandent dans le même temps que les ADQ2 aient des compétences élargies en les autorisant à intervenir sur les dents cariées. Or, quelle que soit la technique, cet acte relève et doit relever exclusivement des seules compétences du chirurgien-dentiste. C’est ce qu’exigent et continueront à exiger les CDF, soucieux de l’intérêt des patients et forts de leur mission de défense de la profession.
Il est impératif que les groupes de travail mis en place par le ministère et ayant en charge l’élaboration du contenu des missions des ADQ2 et de leur formation reviennent aux fondamentaux qui avaient été définis collégialement précédemment :
- un titre professionnel spécifique au moins équivalent à un Bac +2,
- des délégations de tâches exclusivement sur dents saines, la prophylaxie, la radiologie, la dépose de points de suture et tout ce qui peut alléger l’agenda du praticien, sans capacité à agir sur les pathologies buccales,
- une situation qui corresponde aux nécessités européennes pour un métier exercé à minima à Bac +2.
Si l’objectif est de répondre rapidement aux besoins des cabinets dentaires, raccourcir la formationn’apportera rien d’autre qu’un personnel sous-qualifié pour des patients déconsidérés.
Pour les CDF, seule l’alternance en cabinet assortie d’un enseignement théorique d’une durée conséquente garantira la qualité et la sécurité des tâches déléguées à l’ADQ2. Un apprentissage expéditif sur le tas n’a pas sa place dans notre système de santé !
Alain Vallory
Secrétaire général