Secrétariat général : changer la façon dont on pense un syndicat

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12 juillet 2022
Moderniser et dynamiser l’action syndicale : c’est le grand chantier auquel s’attelle avec enthousiasme le nouveau secrétaire général des CDF, Alain Vallory. Ancien président de l’UNECD, installé depuis 1995, il a aussi expérimenté la direction d’établissements d’enseignement et ambitionne aujourd’hui de mobiliser le syndicat pour lui redonner de l’attractivité et fidéliser les adhérents.

Quel est votre parcours professionnel ?

Depuis 2010, j’ai un exercice libéral à Castres partagé entre deux activités, l’omnipratique et la parodontie pour laquelle je travaille avec des correspondants. J’avais démarré en Eure-et-Loir en 1995. Mais après quelques années de cabinet, j’ai souhaité me présenter au concours de l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP) de Rennes qui permet de devenir directeur d’établissement hospitalier. Pour cela, j’ai été quelque temps enseignant puis j’ai passé le concours de personnel de direction de l’Education Nationale. J’ai dirigé des établissements publics d’enseignement, dont un en zone sensible à Dreux. Une expérience particulièrement enrichissante ! Après ce parcours j’aurais pu basculer dans la fonction publique hospitalière, évoluer dans ce milieu. Mais j’ai souhaité revenir au terrain et avoir une vie plus ancrée et plus libre à la fois. 

Que retirez-vous de cette parenthèse de 10 ans dans le monde de l’éducation ? 

Finalement, mon projet initial de diriger un hôpital ne s’est pas du tout concrétisé ! Quand on se lance sur un chemin, je pense qu’il faut être capable de se saisir des opportunités auxquelles on n’avait pas forcément pensé au départ ! Cette parenthèse m’a énormément apporté sur le plan de la communication et des relations humaines. Gérer un établissement difficile, avec de la violence et des parcours de vie complexes est très formateur. On a un retour immédiat sur l’efficacité de sa façon de communiquer. On apprend à asseoir une autorité par ce qu’on est et par ses diplômes ou le poste qu’on occupe. Les artifices ne marchent pas ! Ces expériences nourrissent une façon d’être au quotidien.

Quel est votre engagement dans les instances professionnelles ? 

Je vais évidemment commencer par vous parler de la présidence de l’UNECD. Entre l’affaire du sang contaminé et la mise en place de la 6ème année, nous étions très sollicités. Puis installé à Castres, il était important pour moi de m’investir pour la profession et notamment au niveau syndical en complément de mon cabinet. Aujourd’hui, je suis Secrétaire général du syndicat départemental du Tarn, Vice-président de l’URPS d’Occitanie. Parallèlement, je suis élu à l’Ordre où je participe aux commissions de conciliation. C’est un bon prolongement de mon intérêt pour la communication.Je suis arrivé au siège des CDF il y a 3 ans comme Conseiller technique pour préparer les élections aux URPS et être attaché aux services aux adhérents. Je suis Secrétaire général depuis mai dernier. Mon investissement, assez varié dans la profession, a beaucoup de sens pour moi.

Pourquoi avoir accepté ce poste ?

Depuis 3 ans j’ai travaillé sur de nombreux dossiers qui m’ont permis d’avoir une vision globale du fonctionnement de la maison. C’est une bonne préparation à cette fonction. Je n’aurais pas refusé un poste plus ciblé au sein du Bureau mais le secrétariat général est un poste particulièrement intéressant par la richesse et la variété des sujets à traiter.  Depuis la vie interne de la confédération, la gestion des ressources humaines et les relations avec les départements jusqu’au soutien à l’action politique portée par le Président, je retrouve là des fonctions d’organisation, de management et conseil stratégique qui me rendent très heureux. 

Quelle est votre ambition pour cette mandature ? 

L’ambition de la mandature est de moderniser et de dynamiser l’action syndicale. Il s’agit de faire évoluer la façon dont on pense un syndicat. On dit toujours qu’un syndicat marche sur deux jambes : la politique et les services. Je pense qu’un syndicat moderne doit marcher sur trois jambes, la troisième étant, comme dans une entreprise, la recherche et le développement. 

Comment envisagez vous ce nouvel axe pour le syndicat ? 

C’est d’abord se rendre attractif et aller chercher des adhérents en faisant la démonstration du bénéfice pour eux à nous rejoindre. Parallèlement, nous cherchons à développer un sentiment d’appartenance, un esprit de corps. Le lancement récent du CDF Club qui associe formations et évènements conviviaux illustre cette façon de penser la vie syndicale autrement. L’aide à apporter aux étudiants qui préparent une thèse sur un sujet qui traite de santé publique en est un autre exemple. Toutes ces actions existent déjà mais de façon très secondaire !

Que souhaitez vous faire évoluer sur les deux autres axes du syndicat ? 

Au niveau politique, les moyens de communication sont aujourd’hui la clé de notre influence. Nous sommes présents physiquement partout sur le territoire, nos idées doivent porter avec le même rayonnement. Nous devons être actifs partout. S’agissant des services, il y a aujourd’hui une demande d’immédiateté à laquelle il faut répondre. Avec Pierre-Olivier Donnat, nous sommes convaincus que notre performance passe par notre réactivité. Pour aider les confrères à répondre aux exigences règlementaires d’un cabinet, je souhaite aussi que nous développions des partenariats reposant sur le sérieux et la fiabilité des entreprises que nous serions amenées à conseiller. Ma vision d’un partenariat, c’est d’abord une garantie d’efficacité pour l’adhérent. Tant mieux si au passage il obtient un avantage financier ! Nous proposerons aussi une offre complète de formations. C’est aussi par-là que les praticiens peuvent se prémunir d’éventuelles difficultés dans leur exercice. Vous voyez, tout cela se tient, les services au sens large sont pour moi la clé de voute d’une activité sereine aujourd’hui.

Finalement, pourquoi un chirurgien-dentiste doit-il se syndiquer ? 

Le syndicat est indispensable pour une vie professionnelle paisible. De la même manière qu’on ne peut plus travailler sans un logiciel professionnel adapté avec des mises à jour permanentes, il est indispensable de se tenir au courant de l’actualité, d’être informé des changements touchant la profession, d’être accompagné par tous services nécessaires et défendu si besoin. En réglant tous les mois ma cotisation, je m’appuie sur le syndicat pour construire un cabinet performant. 

Propos recueillis par Anne-Chantale de Divonne 

 

Un trio 

Alain Vallory peut s’appuyer sur ses deux secrétaires généraux adjoints :

  • Lisiane Hervet est particulièrement investie sur tout le volet social des CDF. Elle représente les CDF en commission paritaire et s’occupe aussi de la présence des CDF à l’ADF. Lisiane a également un rôle d'administratrice à l'AG2R AGIRC-ARCCO et elle est présidente de l'association APCDL (pour le paritarisme dans les cabinets dentaires libéraux). 
  • Julien Cardona, jeune confrère pour la première fois membre du bureau, est un expert de la CCAM. A côté de cette partie technique, il assiste Alain Vallory dans tous les domaines : les relations avec les départements, le fonctionnement interne de la maison et la formation des cadres. Cette dernière dimension sera renforcée pour dynamiser la vie le syndicale sur le terrain.
 
Secrétariat général