Le Conseil national de la refondation (CNR), lancé le 8 septembre dernier, doit être l’incarnation de la « nouvelle méthode » de gouvernance promise par Emmanuel Macron lors de sa dernière campagne présidentielle. Face aux critiques visant sa pratique « verticale » du pouvoir, un nouvel espace de concertation réunit désormais les représentants « des forces vives de la Nation » autour des grandes réformes dans cinq domaines : le plein emploi, l’école, la transition écologique, le « bien vieillir »… et la santé.
En effet, la stratégie « Ma Santé 2022 » soutenue par le Président de la République au début de son premier mandat a été percutée de plein fouet par la crise Covid et les crises récurrentes de l’hôpital et des urgences. Les difficultés croissantes d’accès aux soins sur le territoire ont achevé de remettre le sujet santé en tête des préoccupations des Français et du calendrier politique... Une nouvelle réforme du système de santé est donc annoncée, dont les contours restent à esquisser. C’est tout l’enjeu du « CNR Santé », déclinaison thématique du CNR, piloté par François Braun, ministre de la Santé et de la Prévention, et Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé.
Des travaux d’octobre à décembre
Le Conseil national de la refondation en Santé a ainsi tenu sa première réunion le 3 octobre au Mans, en présence de représentants de l’État et de trois autres catégories d’acteurs : les professionnels de santé, dont Les CDF, représentés par Catherine Mojaïsky, les élus locaux et « les soignés ». Ces derniers seront « systématiquement associés aux travaux », a promis François Braun : « la réforme du système de santé sera co-construite ou ne sera pas ».
Les travaux du CNR Santé devraient s’étaler jusqu’en décembre de cette année et s’articuler autour de trois priorités. La première : les inégalités d’accès aux soins. « Il est inacceptable que les délais pour obtenir une consultation ou un examen médical ne soient pas compatibles avec un parcours de soins efficace et adapté » partout sur le territoire, a martelé le ministre de la Santé et de la Prévention, début septembre. La deuxième est de « donner aux professionnels de santé tous les outils pour répondre aux besoins de santé de la population » et de « retrouver une attractivité de l’hôpital et plus globalement des métiers du soin », a-t-il lancé.
Une déclinaison nationale, territoriale et en ligne
Enfin, sujet récurrent s’il en est, François Braun veut lui aussi « décloisonner en profondeur » le système de santé. « Pour savoir soigner efficacement notamment à l’heure des maladies chroniques, pour simplifier les parcours de soins des Français et pour traiter les enjeux de santé dans leur ensemble, nous devons viser un mode de fonctionnement solidaire et unifié de notre système de santé », a-t-il déclaré. Les professionnels de santé devront « imaginer de nouvelles passerelles entre la ville et l’hôpital pour pouvoir faire tomber ces barrières encore trop persistantes ». À noter que le ministre entend également accélérer le virage préventif et instaurer une approche One Health (Une seule santé). Pour y parvenir, les débats se tiendront à l’échelle nationale comme territoriale et incluront, dès mi-octobre, une consultation citoyenne numérique. « L’idée est de partir du terrain, de faire du sur-mesure et pas du prêt-à-porter descendant du ministère », a assuré le ministre, le 18 septembre, dans une interview au Journal du dimanche. À suivre.
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