4 septembre 2019
Il n’y a pas que l’été où le thermomètre s’affole. La rentrée pourrait, elle aussi, être chaude sans avoir besoin du réchauffement climatique.

Thierry SouliéPour ce qui nous concerne, les deux précédentes coïncidaient avec les négociations conventionnelles qui n’avaient rien d’une sinécure. Celle-ci ne fera pas exception avec notamment la réforme des retraites qui sera, à n’en pas douter, « LE dossier » brûlant de cet automne. De cette année, devrions-nous dire, car cela fait des mois que nous participons aux réunions où nous mettons en avant nos spécificités. Comme le volet PCV, par exemple, consubstantiel au contrat d’accès aux soins auquel nous sommes très attachés, ou encore le fait que nous avons, par une saine gestion, réussi à préserver l’avenir, en constituant des réserves selon le principe de l’effort partagé entre les générations. Mais des cigales lorgnent sur ces réserves pour y trouver, en les siphonnant, matière à résoudre leurs problèmes sans se soucier des particularités qui sont les nôtres.

En juillet dernier, Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites, a présenté son rapport. Celui-ci tient compte de paramètres que nous avons défendus mais comporte encore bien des zones d’ombres. Le pouvoir aurait tort de sous-estimer le rôle essentiel des corps intermédiaires. Ce dossier est si sensible et la réforme si profonde, qu’elle nécessitera encore des rencontres afin de traiter de tous les sujets laissés volontairement dans le flou. Un changement d’une telle envergure, s’il n’est pas traité en partenariat avec les syndicats représentatifs, est susceptible de mettre les citoyens dans la rue. Or la tendance des gouvernements successifs ces derniers  temps, a été de décider autoritairement sans se soucier des syndicats.

A-t-il été échaudé par le mouvement des gilets jaunes ? Toujours est-il que le président de la République a été bien inspiré de lancer une concertation avec tous les acteurs. Ce qui ne garantit rien, mais laisse la possibilité de faire valoir la justesse de nos arguments. C’est pourquoi nous avons jugé prématuré de nous lancer dans un mouvement de contestation où chacun irait de son couplet, avec peu de chances d’être entendus.

Nous ne sommes donc demandeurs d’aucune réforme, sinon des ajustements nécessaires

Mais cela ne veut surtout pas dire que nous baissons les bras, bien au contraire ! Si nous pouvons comprendre la nécessité d’une réforme structurelle de grande ampleur au niveau national pour une retraite qualifiée d’universelle, cela ne peut se faire à n’importe quel prix. D’autant plus que sur ce dossier, nos comptes sont à l’équilibre et les réserves garantissent une pérennité de notre régime. Nous ne sommes donc demandeurs d’aucune réforme, sinon des ajustements nécessaires au gré des évolutions conjoncturelles : démographie, pyramide des âges, etc., et ne revendiquons rien d’autre que la préservation de cet équilibre où notre gouvernance a fait la preuve de son efficacité.

En cas d’échec de cette concertation, nous nous réservons le droit d’une action collective : il n’y a aucune raison que les professionnels libéraux, en général, et les chirurgiens-dentistes en particulier payent pour certaines insuffisances et soient spoliés sur les efforts qu’ils ont consentis.

Oui, décidément la rentrée pourrait être chaude ! Rentrée, que nous vous souhaitons la meilleure possible.

Thierry SOULIE président confédéral