3 octobre 2019
Des dizaines de défilés partout en France, plus de 15 000 personnes sur les pavés parisiens… Mais pourquoi ?

Doniphan HammerPour les retraites ? Non ! Pour soutenir les urgences en souffrance ? Non ! Cette mobilisation nationale visait à alerter la population et les gouvernants sur le dérèglement climatique.

La prise de conscience et la réflexion sur l’écologie sont indispensables et de plus en plus prégnantes et omniprésentes dans les esprits. Les chirurgiens-dentistes, au même titre que les industriels, les prothésistes et les patients, sont collectivement responsables de leur mode de consommation et de leurs actions. Ils ne peuvent se dédouaner de leur empreinte environnementale. Les déchets de nos structures de soins constituent un exemple de la complexité de la réflexion qui doit être menée.

L’usage unique, qui allie sécurité sanitaire, facilité d’organisation et travail plus serein pour l’ensemble des collaborateurs, génère une quantité de déchets croissante qui ne cesse d’interpeller. Et même si, selon l’OMS, 85 % des déchets liés aux soins de santé sont comparables aux ordures ménagères et ne sont pas dangereux, il est indispensable de s’assurer de leur élimination de manière responsable, sécurisée ; une attitude « écolo-consciente » en quelque sorte.

Cette dimension écologique doit être intégrée dans nos modes de gestion et de management. Remettre en cause des dispositifs médicaux à usage unique semble inenvisageable actuellement pour de multiples raisons. Mais la suppression de certains produits est rendue possible grâce à l’innovation et l’apparition de nouvelles techniques. Par exemple, le développement du numérique et des prises d’empreintes optiques fera baisser de manière conséquente la consommation de produits « polluants » et de déchets, sans parler des effets induits et connexes (emballages, coursiers…) sur la pollution de l’environnement.

Or, cela implique une informatisation et des machines-outils performantes avec de nombreux composants eux-mêmes non dénués d’impact environnemental, la gestion du work-flow via Internet ayant notamment une empreinte carbone considérable.

Concilier la sécurité des soins et le progrès environnemental est une équation d’apparence impossible.

Notre réflexion doit se porter sur l’écoresponsabilité de notre activité.

Le cabinet vert avec zéro déchet et 100 % recyclable reste en ce sens une utopie. Pourtant, sans tarder, notre réflexion doit se porter sur l’écoresponsabilité de notre activité. Même si depuis quelques années, la profession a commencé à travailler sur le développement durable au cabinet dentaire, cette démarche a été conduite essentiellement sous une contrainte réglementaire s’agissant, par exemple, des séparateurs d’amalgame ou de la collecte des déchets d’activité de soins à risque infectieux (Dasri).

L’engagement écologique de notre profession s’impose comme une responsabilité individuelle et collective et doit se faire dès à présent par des gestes simples. Maîtriser et réduire sa consommation d’énergie et d’eau, en choisissant du matériel moins énergivore et des matériaux moins polluants, réduire ses déchets, réduire ses émissions et rejets nocifs dans l’eau et dans l’air sont des exemples de gestes éco-responsables. Intégrer les enjeux de développement durable dans une dynamique santé-environnement apparaît alors comme la démarche la plus pertinente pour donner du sens à la locution : d’abord ne pas nuire, ensuite soigner !

 

Doniphan HAMMER 1er vice-président