5 mai 2021
Il en va de la vie syndicale comme de la vie politique où il n’est pas utile d’espérer pour entreprendre et où les plus grandes ambitions se fondent souvent sur des échecs toujours relatifs.

Les élections professionnelles, qui délivrent un verdict sans appel pour tous les candidats, sont néanmoins toujours riches de messages et d’enseignements.

Les résultats du dernier scrutin URPS ont ainsi mis en évidence une bipolarisation de l’opinion publique professionnelle entre les tenants et les opposants à la politique conventionnelle qui organise les rapports des praticiens libéraux avec l’Assurance maladie.

Le courrier des lecteurs du CDF Mag, ou courrier d’électeurs pour l’occasion, n’a pas manqué de révéler cette dualité de l’approche de l’exercice professionnel. On a ainsi pu lire les commentaires de tous ceux que la situation actuelle interpelle et qui ont souhaité faire connaître leur point de vue au-delà de leur bulletin de vote.

Notamment les fâchés, les nostalgiques du « c’était mieux avant », qui, regrettant le passé glorieux d’une économie débridée, ne trouvent plus rien d’attrayant dans une époque traversée par les crises économiques et sanitaires. Pour ceux-là, l’environnement social et politique a parfois évolué trop vite et leur désarroi est à la hauteur de leur désillusion. Mais en choisissant d’exprimer leur opinion, ils ont aussi fait part de leur volonté de comprendre les enjeux actuels de notre système de santé, afin d’évoluer en s’adaptant.

La réponse syndicale à ces interrogations légitimes a alors ceci d’essentiel qu’elle distingue aujourd’hui deux discours : l’un est populiste, simpliste et réducteur, l’autre est humaniste, constructif et responsable.

Les élections professionnelles (…) sont toujours riches de messages et d'enseignements

Il demeure, en effet, primordial de différencier ce qui relève d’un côté de la défense des intérêts matériels et moraux d’une profession, portée par les plus hautes ambitions pour un exercice professionnel serein et des soins de qualité pour tous, et de l’autre un discours démagogique dénué de la moindre velléité d’action, si ce n’est une volonté d’opposition à tous crins fondée sur le ressentiment, les craintes et la peur de l’avenir.

Mais le courrier des lecteurs est également un lieu d’expression de très nombreux confrères qui ont tenu à apporter leur soutien à une politique cohérente et garante de l’activité professionnelle dynamique.

À ceux-ci, les CDF réaffirment leur attachement à un système de santé dentaire qui n’oppose pas les intérêts du patient à ceux du praticien et qui vise, à la fois, à préserver les meilleures conditions d’exercice et un accès aux soins optimal.

Pierre-Olivier DONNAT secrétaire général