Les spécialités, une affaire de tous

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5 juin 2019
Depuis plusieurs mois, le ministère de l’Enseignement supérieur souhaite une réforme du 3e cycle d’odontologie à l’instar de celui des médecins. Un projet a été présenté en 2018 par la Conférence des doyens avec deux grands axes : une réforme du cycle court et la création de nouvelles spécialités.

Pour un rendez-vous pour les extractions, tapez 1.

Pour un rendez-vous pour les soins de gencives, tapez 2.

Pour un rendez-vous de contrôle et bilan… désolé, mais le numéro n’est plus attribué.

Caricatural bien sûr, mais… pourquoi pas ? Depuis plusieurs mois, le ministère de l’Enseignement supérieur souhaite une réforme du 3e cycle d’odontologie à l’instar de celui des médecins. Un projet a été présenté en 2018 par la Conférence des doyens avec deux grands axes : une réforme du cycle court et la création de nouvelles spécialités.

Bien que la CNSD ait à l’époque soutenu et participé à la création de l’internat qualifiant, un grand débat a eu lieu au sein de ses instances sur ce nouveau projet en raison de la crainte que cette réforme ne représente un danger pour la qualité de la formation initiale.

Les années ont passé, les réflexes restent les mêmes ! Les CDF privilégient toujours le dialogue et ont souhaité engager des discussions avec les acteurs de cette réforme pour travailler conjointement sur un nouveau projet qui tienne compte des critères défendus par les enseignants, mais également par les responsables libéraux en exercice, lesquels sont les plus à même de traduire l’intérêt des patients, le ressenti sur le terrain, mais aussi et surtout celui des jeunes diplômés afin de leur assurer le meilleur avenir possible.

Les créations de spécialités ne peuvent se faire au prétexte de leur existence dans nos pays voisins, lesquels ont des systèmes de financement et d’offres de soins différents.

La création de nouvelles spécialités ne peut se concevoir que selon une approche des critères pris dans leur globalité. Par exemple, et sans nier l’évolution de l’exercice dentaire et le souhait de réaliser un exercice spécifique, ces créations ne peuvent se faire au prétexte de leur existence dans nos pays voisins, lesquels ont des systèmes de financement et d’offres de soins différents.

L’analyse doit tenir compte des besoins des patients. Un consensus semble se dégager en faveur de la création d’une spécialité d’odontologie pédiatrique. C’est aussi dans cet esprit que les CDF proposent de se pencher sur le vieillissement de la population, véritable enjeu de société, et donc de travailler sur l’opportunité de spécialistes en odontologie gériatrique.

L’approche doit aussi être territoriale. Il s’agit de donner les moyens nécessaires à nos universités pour former suffisamment de spécialistes afin d’assurer une répartition correcte sur l’ensemble du territoire. Il est hélas fort probable que ces moyens ne soient pas à la hauteur et que le nombre de spécialistes soit insuffisant pour couvrir les besoins de soins. C’est pourquoi les CDF pensent qu’il est indispensable de travailler sur la reconnaissance des compétences particulières en ne morcelant pas la formation initiale et en assurant une offre de soins satisfaisante.

C’est en tenant compte des critères dans leur globalité que les CDF s’engageront dans cette réforme. Ils sont prêts à y participer activement.

Doniphan HAMMER,

1er vice-président