12 janvier 2021
Vous avez aimé la gestion des masques, vous allez adorer la stratégie de vaccination !

Alors que nous avons traversé deux vagues de pandémie liées au Covid-19 et qu’une troisième se profile avec le variant provenant de Grande-Bretagne, après le fiasco des masques en début de pandémie, le pays de Pasteur enregistre un sérieux retard à l’allumage dans sa gestion de la vaccination. Certes, la trajectoire semble être corrigée, mais à l’heure où sont écrites ces lignes, l’Hexagone n’enregistrait que quelques milliers de vaccinés quand nos voisins en comptaient déjà des dizaines de milliers… soit au bas mot un rapport de 1 à 10 !

Quelles que soient les raisons invoquées, et malgré les efforts de communication voire de justification, force est de constater que chaque fois qu’il s’agit d’agir, surtout dans l’urgence, notre pays se prend les pieds dans le tapis. La dilution des responsabilités noyées sous un millefeuille administratif, la multiplication des commissions « Théodule » et des conseils où les avis contradictoires pullulent, la frilosité face aux corporatismes et aux courants d’opinion divergents aboutissent à des retards de décisions, un manque de clarté et de lisibilité dans la stratégie. Ce cortège de doutes alimente inéluctablement l’incompréhension de la population.

Nous n’ignorons pas les difficultés de logistique d’approvisionnement des doses. Mais les probables autorisations prochaines de mise sur le marché des différents vaccins font qu’il faudra être nombreux pour les administrer le moment venu. C’est dans cet esprit que les CDF ont proposé que les chirurgiens-dentistes soient associés à l’effort de vaccination afin d’arriver au plus vite à une immunité collective.

Nos voisins ont comme nous, des EHPAD, des personnes âgées, des patients atteints de pathologies chroniques… Mais leur efficacité est bien plus grande que la nôtre. L’exception française, trop souvent présentée comme garante du bien commun, a fini par aboutir à une technocratie surdimensionnée, pour ne pas dire boursouflée, avec un rapport coût/efficacité bien loin des standards européens, qui pèse sur ceux qui produisent, et bien évidemment sur les soignants que nous sommes.

Si nous pouvions être cette année allégés de certaines charges et obligations superflues

Ce constat, nous le déplorons tous les jours en subissant les dérives d’un système toujours plus prégnant au détriment de l’action médicale. La stratégie vaccinale n’est qu’un des révélateurs de ces dysfonctionnements qui fait la part belle à la technostructure au détriment des femmes et des hommes de terrain et de proximité au service des patients.

Alors que le Président de la République s’était engagé dans un processus de simplification, c’est au contraire à une accélération de la complexification à laquelle nous assistons. Et au final à une entrave à l’efficacité.

Au-delà des voeux pour 2021 que je vous souhaite la meilleure possible, si nous pouvions être cette année allégés de certaines charges et obligations superflues, cela serait déjà et véritablement un progrès !

Thierry Soulié président