Notre profession n’échappe pas, hélas, aux promesses sans lendemain, sans compter les « yaka » et « falépa » qui fleurissent comme les narcisses au printemps sur les réseaux sociaux et qui au final décrédibilisent l’action de celles et ceux qui s’efforcent de tenir un langage de vérité.
Pourtant, nous le savons tous, dans la vraie vie, les choses se passent rarement selon nos désirs. La somme des revendications catégorielles est toujours supérieure aux possibilités contributives de l’État. Vouloir et pouvoir ne sont pas synonymes et le pouvoir n’est pas détenu par les syndicats, mais par les gouvernants.
C’est pourquoi je me refuse à vous promettre des choses que nous ne serions pas en mesure d’honorer. Cela n’empêche ni les ambitions pour notre profession, ni les objectifs pour les praticiens et encore moins l’énergie pour vous défendre et porter nos idées au plus haut niveau. C’est assurément moins glamour, mais plus réaliste, plus crédible et surtout bien plus efficace.
Un édito ne suffit pas pour décrire tous ces combats menés pour la reconnaissance d’une action, pour l’acceptation d’une demande, pour la légitimité d’une revendication… Tout ce travail de terrain auprès des décideurs où, certes, il faut dire, mais aussi prouver, en deux mots « faire le job » de syndicaliste dont les gouvernants n’ont cessé ces dernières décennies de vouloir limiter l’influence. Erreur qu’ils payent cash. Car ce qui ne s’obtient pas par le dialogue et la négociation se transforme en cacophonie, incompréhension, frustrations, et finit dans la rue avec les débordements que l’on connaît.
Le syndicalisme est un métier qui ne se résume pas à de l’affichage sur des réseaux sociaux où il est facile de critiquer, mais où rien ne se décide vraiment. Cela s’est vérifié lors des négociations conventionnelles où nous avons été étonnés de la soudaine docilité de ceux dont nous attendions de la pugnacité, de la volonté et des convictions pour défendre nos dossiers, validant ainsi le dicton populaire : « chien qui aboie ne mord pas » !
Nous poursuivons des objectifs (...) dont la revalorisation des actes opposables qui ne sont toujours pas à leur juste valeur
Nous ne vous ferons donc pas de promesses inconsidérées, mais nous poursuivrons des objectifs, dont ceux de continuer à nous battre pour faire évoluer notre profession, faire reconnaître notre capacité médicale, aller plus loin dans la revalorisation des actes opposables qui ne sont toujours pas à leur juste valeur, de préserver et même de conquérir s’il le faut des espaces de libertés indispensables au développement de nos structures et à l’intégration des techniques innovantes. Le tout en maintenant le difficile équilibre entre accès aux soins pour nos patients, sérénité et qualité au travail pour les praticiens.
Ces engagements-là, les CDF sont réellement en capacité de les promettre et de les tenir.
Thierry Soulié Président