Bon nombre de jeunes diplômés ont une forte conscience des enjeux et des défis auxquels nous sommes confrontés. Ils assument, avec un potentiel inouï, les difficultés d’aujourd’hui et se projettent dans l’exercice de demain en véritables entrepreneurs, anticipant les changements socio-économiques et sanitaires.
La médecine bucco-dentaire qu’ils veulent exercer leur ressemble : en phase avec les évolutions techniques et intégrant tous les vecteurs de la communication. Ils créent des sociétés d’exercice, adaptent leurs contrats, rachètent des cabinets après à peine un ou deux ans de collaboration, s’équipent d’outils modernes, souples, qu’ils accordent à leurs besoins.
Mais il y a aussi, dans cette jeune génération, les victimes du discours défaitiste, répandu sur les réseaux par les brailleurs du « no-négo » et du « capituler, jamais ! » (sic), devenus très vite les premiers capitulards, quand il a fallu assumer leurs prétendus engagements ! Ils récidivent par une attaque malhonnête contre l’exercice du chirurgien-dentiste en France : on défigure et on enlaidit le deal conventionnel, certes imparfait, mais qui garantit l’accès aux soins du plus grand nombre et assure, directement ou indirectement, un financement de notre exercice qui dépasse désormais les douze milliards d’euros !
Bon nombre de diplômés ont une forte conscience des enjeux et des défis
Quand on écrit « On va tous mourir la bouche ouverte… on ne va plus pouvoir exercer », on pousse l’escroquerie intellectuelle à une dimension odieuse, jamais atteinte. L’auteur, comme ses acolytes, réussit à toucher les moins préparés ou les plus angoissés de nos jeunes confrères ! On leur dépeint l’exercice de demain comme une impasse et on aboutit à des praticiens déboussolés, désaffiliés, démotivés avant même de commencer, se raccrochant aux groupes atomisés du Web. Là, certains sombrent dans l’intox et radotent les clichés délavés de leurs aînés. Ils peinent à trouver une formule cohérente, compatible avec leurs ambitions professionnelles, étouffées par l’indigne flux mensonger des mêmes capitulards.
Face à cette jeune génération pétillante, pleine de ressources et de promesses, mais qui s’interroge, on constate aujourd’hui deux attitudes. Il y a ceux qui assombrissent toute perspective d’avenir, dénigrant la situation du chirurgien-dentiste en France (1) . Et ceux qui vivent l’exercice libéral comme une chance : ils en assurent la promotion avec cet optimisme sans lequel il n’y a pas de projet professionnel épanoui, compatible avec les réalités sociales.
Marc Sabek Vice-président
1. On se demande que viennent faire tous ces diplômés européens qui atteignent 33 % des inscrits au tableau de l’Ordre ?