Alors que la moyenne est de 8,8 % en Europe avec des pics pour l'Espagne et l'Allemagne à 10 %, la France avec une inflation de 5,6 % fin septembre fait figure de nation favorisée. La raison de cette faible augmentation est la mise en place d'un bouclier énergétique, coûteux, et provisoire, dont l'avenir est incertain.
Face à cette crise économique qui fait suite à une crise sanitaire, provisoirement mise en sommeil, les Français sont plus fourmis que cigales. Inquiets pour leur avenir, ils sont de plus en plus prévoyants : les comptes courants n'ont jamais été aussi fournis, les versements sur le livret A dont la rentabilité est passée à 2 % ont progressé de 300 % durant le premier semestre 2022, et les plans d'épargne retraite, produit créé par la loi PACTE, sont souscrits à la vitesse grand V.
L'assurance-vie fait toujours recette, avec 2 000 milliards de réserves, et les taux d'emprunt dans l'immobilier ont doublé en passant de 1 % à 2 % voir plus actuellement. Outre les augmentations que nous rencontrons dans la vie de tous les jours, notre exercice professionnel est fortement impacté.
Basée sur 60 % de frais, dont la moitié sont fixes (fournitures, loyer, petit matériel, salaire...), notre activité subit de plein fouet l'inflation. À l'aube des négociations conventionnelles, il est indispensable que nos dirigeants prennent en compte ces augmentations, revalorisent le montant de nos soins, lesquels sont particulièrement affectés par cette situation ainsi que les plafonds des paniers qui alimentent notre exercice.
Il est indispensable que nos dirigeants prennent en compte ces augmentations
À l’heure où nous déplorons un fort déséquilibre démocratique et un accès aux soins en grand danger dans de nombreux secteurs, il ne faudrait pas que le déficit grandisssant d’attractivité envers les métiers libéraux de santé en général, et dentaires en particuliers, soit accentué par une absence de réponse à ces problématiques.
Les CDF n’ont pas attendu pour alerter les responsables politiques de cette situation. Ils continueront à le faire dans l’intérêt des praticiens bien évidemment, mais aussi de leurs patients.
Puissent les responsables politiques, avoir conscience aussi de cette urgence-là !
Michel Bergougnoux, conseiller spécial