Le moteur à quatre temps syndical !

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2 février 2023
Faire du syndicalisme est aussi noble que difficile, tout particulièrement dans la période actuelle où l’actualité est essentiellement focalisée sur la réforme des retraites, l’escalade du conflit en Ukraine, les mouvements de protestation des médecins, des kinés, des urgentistes, du personnel des hôpitaux…

Parmi toutes ces professions, il en est une dont on ne parle pas ou peu, c’est celle de chirurgien-dentiste. Et pourtant, comme les autres, elle est confrontée, et parfois plus que d’autres, aux problèmes démographiques, à l’inflation, au surmenage, ce qui entraîne une perte d’attractivité chez les jeunes qui repoussent toujours plus loin le moment de se lancer dans le grand bain de l’exercice libéral.

Comment leur donner tort, quand on voit le manque de considération de nos gouvernants qui peinent à répondre aux enjeux de la médecine bucco-dentaire. Certes, il y a « l’aboutissement » prochain de l’assistante dentaire de niveau 2 ! Mais il aura fallu combien de temps pour valider ce dossier, défendu bien avant celui des assistants médicaux qui ont vu le jour beaucoup plus rapidement ?

Idem pour le dossier démographique dont les mesures conventionnelles décidées depuis 5 ans sont encore au point mort. Que dire des ajustements nécessaires concernant les problèmes identifiés depuis longtemps en prothèse adjointe, laissés en jachère par le couple Assurance maladie et Complémentaires !

Sans parler de la clause d’indexation des plafonds des actes de prothèse toujours repoussée par la CNAM. Qui peut croire que depuis 5 ans, les charges des cabinets dentaires n’ont pas augmenté de plus de 1 % ? Cette liste n’est pas exhaustive ! D’autres thèmes sont en souffrance qu’il faut pourtant bien traiter et dont la « remise à plus tard », nous rappelle, hélas, une époque que l’on pensait révolue. Il n’est pas question de se joindre au cortège des doléances où il est difficile de trier le bon grain de l’ivraie, entre revendications légitimes et attitudes démagogiques de certains tribuns. La cacophonie ambiante ne doit pas empêcher la profession, et ses responsables, de jouer leur rôle de lanceurs d’alerte d’une situation qui se dégrade et à laquelle il faut apporter des solutions.

Nous l’avions écrit lors de l’accord conventionnel : « Ce texte comporte des avancées, c’est pourquoi nous l’avons signé, mais il est imparfait, c’est pourquoi nous devrons l’améliorer. » Cela n’a jamais été aussi vrai !

Si les moteurs thermiques sont à terme condamnés, le fonctionnement « à quatre temps » est en revanche toujours d’actualité en matière syndicale : revendications, négociation, contractualisation, explications ! Le temps est à nouveau aux revendications !

LE TEMPS EST À NOUVEAU AUX REVENDICATIONS

Cinq ans sont passés depuis la signature et il serait bon que les politiques arrêtent de penser que le 100 % santé a réglé tous les problèmes de la santé bucco-dentaire dans notre pays. Il s’est passé beaucoup de choses depuis, qui ont impacté lourdement les cabinets dentaires, tant économiquement que dans leur fonctionnement, sans qu’ils y prêtent grande attention.

Le 100 % santé concernait aussi les prothèses auditives ; il serait temps qu’ils nous entendent !

Pierre-Olivier Donnat, Président