La politique de la chaise vide ne porte jamais ses fruits », répète souvent Patrick Nicoulaud, ancien président des CDF dans le Doubs. Une phrase qui a fait écho chez Loïc Chaussalet, son successeur. « Personne ne défendra la profession à notre place », lance celui qui a rejoint les CDF dès la fin de ses études à Nancy sur les conseils d’un ami, chirurgien-dentiste lui aussi. Après quatre années en Franche-Comté, il a fait l’acquisition d’un cabinet à une vingtaine de kilomètres au sud de Besançon, à Saint-Vit, une commune de 5 000 âmes. « Une vie au grand air », confie ce sportif qui boucle souvent sa journée par une session de course à pied.
Un travail d’équipe
Le praticien a opté pour un exercice isolé, ce qui ne l’empêche pas d’avoir un sens aigu de la confraternité. « J’ai intégré le bureau des CDF du Doubs il y a sept ans avant d’en devenir président en mars dernier. » Un mandat qu’il envisage avant tout comme un travail d’équipe. « Je suis entouré d’un noyau dur de confrères trentenaires eux aussi, et nous sommes épaulés par l’ancienne équipe dont certains membres sont vice-président, vice-secrétaire et vice-trésorier, précise-t-il. Ce passage de relais est un soutien précieux ! D’autant que les plus jeunes d’entre nous sont dans des moments de vie charnière entre achat de cabinet, vie de famille, etc. »
Dynamiser une zone sous-dotée
Il y a fort à faire sur ce territoire de Bourgogne-Franche-Comté globalement peu doté voire très sous-doté en chirurgiens-dentistes. Ils sont environ 400 pour près de 540 000 habitants. « Les délais pour obtenir un rendez-vous sont importants, rapporte le Dr Chaussalet. En dehors des urgences, mes prochains créneaux disponibles sont en début d’année 2024. Et bon nombre de mes consœurs et confrères ont des agendas remplis jusqu’en décembre prochain. » Mais les choses pourraient changer dans les années à venir. Une faculté de chirurgie dentaire a ouvert à Besançon, chef-lieu du département, à la rentrée 2022. Loïc Chaussalet entend se rapprocher rapidement de l’université pour proposer des temps de rencontre avec les futurs confrères et créer des ponts entre les générations.
Présents et à l’écoute
« Nous souhaitons dynamiser la vie syndicale, rester au plus près des adhérents et maintenir une cohésion... En somme, faire vivre la confraternité », résume Loïc Chaussalet. Pour ce faire, l’équipe prévoit d’ores et déjà d’organiser des soirées thématiques autour, par exemple, de l’évolution de la profession, des pistes pour améliorer le quotidien au sein du cabinet... « Il faut porter notre voix, ajoute le président des CDF du Doubs dont l’équipe s’est récemment entretenue avec la CPAM au sujet du manque de prise en charge des habitants des quartiers populaires. Nous voulons être présents et à l’écoute. Patrick Nicoulaud réussissait à être là pour tout le monde et sur tous les fronts ! C’est un passionné, une référence pour nous dans sa manière de voir les choses et d’agir avec beaucoup d’humanité. Et nous espérons faire perdurer cet état d’esprit ! »
Gersende Guillemain