Pas de libéraux, pas d’accès aux soins !

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6 juillet 2023
Lundi 26 juin dernier, deux soeurs gérantes d’un centre de soins dentaires associatif étaient condamnées à 3 ans de prison dont un an ferme. L’audience a mis au jour un ensemble de fraudes à l’Assurance maladie pour un montant de 1 324 700 euros.

Au vu du nombre de plaintes pénales déposées par l’Assurance maladie, les médias n’ont pas fini de se faire l’écho de scandales sur ces centres.

Portée par la députée Renaissance Fadila Khattabi, une nouvelle loi rétablit pour les centres de soins les procédures d’agrément et de contrôle qui avaient été supprimées en 2009 puis 2018. Cette loi était attendue par la profession mais elle ne résout pas le problème de démographie professionnelle connexe à leur existence.

L’appât du gain et les fraudes s’appuient très clairement sur l’absence de visibilité des patients grâce au tiers payant et sur l’embauche de chirurgiens-dentistes salariés qu’il est facile d’exclure des procédures de facturation par les gérants malhonnêtes. Pour cela, les jeunes diplômés sont particulièrement ciblés et ceux formés hors de France, au sein de l’UE, le sont encore plus.

Tandis que des filières s’organisent pour recruter avec des offres agressives et souvent mensongères, les offres de collaborations libérales restent sur le carreau. En effet, une installation libérale est perçue comme lourde et compliquée alors qu’un exercice salarié semble plus simple et surtout bien plus sécurisant pour se lancer.

Le résultat est une absence d’évolution démographique chez les libéraux et un exercice salarié qui absorbe la majeur partie des praticiens disponibles.

Au final, quelle perte pour les patients !

Les libéraux sont les seuls à répondre aux besoins de soins.

Aujourd’hui nous manquons de chirurgiens-dentistes, en particulier à distance des grandes villes où les libéraux sont les seuls à répondre aux besoins de soins. L’unique régulation qui aurait du sens consisterait à s’attaquer aux centres dentaires et certainement pas aux libéraux dont il faut favoriser le développement. Ils sont non seulement mieux répartis sur le territoire, mais plus engagés et responsables pour une santé orale respectueuse des patients.

Toutes les mesures qui simplifieront ou rendront l’exercice libéral attractif iront dans le sens de l’accès aux soins.

Les chantiers sont multiples : la fiscalité, le besoin de simplification administrative et évidemment, des compensations conventionnelles qui sont sur la table des négociations en cours.

Alain Vallory, secrétaire général