20 avril 2022
Les deux candidats qualifiés pour le second tour de l’élection présidentielle sont désormais connus. Chacun d’entre eux a à coeur de convaincre durant l’entre-deux-tours sur les thématiques que la campagne électorale a mises en exergue.

Or, force est de constater que si la santé est au coeur des préoccupations des Français, ce n’est pas le sujet qui a le plus mobilisé, à quelques exceptions près, les candidats du premier tour. Pouvoir d’achat, Europe, âge de départ à la retraite ont pour l’heure pris le pas, après deux années d’une crise sanitaire sans précédent, sur les questions d’accès aux soins primaires et de pénurie de professionnels de santé.

Les CDF ont porté auprès des candidats tous bords confondus, leurs propositions et revendications sur la santé bucco-dentaire et l’exercice professionnel. Et c’est avec satisfaction que nous avons vu reprises in extenso certaines de nos propositions, concernant en particulier l’assistante dentaire de niveau 2, dans les programmes de plusieurs candidats.

Il n’en demeure pas moins que la santé n’a pas eu la place qu’elle méritait dans le débat public qui sied à une campagne électorale présidentielle. Pourtant le collège de la très officielle Haute Autorité de Santé (HAS), a publié le 31 mars dernier une lettre ouverte qui n’annonçait rien de moins « qu’un système de santé au bord de la rupture » !

La HAS ne nous avait pas habitués à ce genre de sortie médiatique, qu’elle justifie par l’urgence de la situation et « l’état critique » de notre système de santé. Si cette lettre ne prétendait pas s’adresser aux candidats à l’élection présidentielle, ce cri d’alarme avait pourtant vocation à susciter le débat ! Selon ses auteurs, les ressources humaines, l’organisation et les modes de financement constituent des enjeux cruciaux et ils appellent à améliorer l’accès aux soins sur les territoires par un éventail de mesures. En rappelant avec force qu’un des points essentiels est de « donner aux professionnels les moyens de dispenser des soins de qualité », la HAS se place comme le meilleur lanceur d’alerte auprès des candidats à la Présidence de la République.

La santé n’a pas eu la place qu’elle méritait dans le débat public

Souhaitons que les communications des candidats ne soient pas entachées d’une démagogie malsaine habillée de mesures à l’emporte-pièce, et que le débat d’entre-deux-tours confronte des propositions réalistes et acceptables répondant aux préoccupations des Français et des professionnels de santé.

Pierre-Olivier Donnat Secrétaire général