Cette approche mondialiste et généraliste consiste à penser qu'il existe des solutions globales à des problèmes particuliers, lesquelles auraient vocation à être appliquées partout, quelles que soient les circonstances. Elle vient en opposition à une approche particulariste des États, où chacun revendique le droit de conserver librement ses prérogatives qui nécessitent des solutions adaptées à ses propres problèmes.
Or, depuis plusieurs années notre monde professionnel oscille sans cesse entre ces deux notions ; généralistes versus particulières ! Notre métier n’échappe pas à cette réflexion et notamment sur celle de son statut dans la société.
Il est un fait que l’ensemble des professions paramédicales augmente ses années de formation initiale. Dès lors, doit se poser la question de la place de la chirurgie dentaire. Alors que la tendance de certains est de la verser dans un monde commercial, ne devrait-elle pas pour conserver son statut médical, devenir une spécialité médicale à part entière en gardant ses particularités mais en ayant un cursus de formation initiale plus médical ?
Autre exemple, la réforme des retraites ! Elle a été suspendue pour de multiples raisons, mais elle fera l’objet de nouvelles discussions dans les prochains mois. Le terme « universel » initialement prévu, séduisant sur le fond, s’asseyait sur les particularités que nous avons préservées depuis des décennies sans l’aide des pouvoirs publics avec, au final, le risque de voir le fruit de notre travail de gestion rigoureuse anéanti au nom d’une réforme généraliste.
Trouver le meilleur équilibre pour concilier particularisme et intérêt général
La convention collective organisant nos relations employeurs salariés ne peut s’exempter non plus de cette réflexion. La restructuration des 700 branches professionnelles, enclenchée depuis 2017, en est le parfait exemple. Comment conserver la spécificité de notre convention collective en se rapprochant des autres professions libérales, tout en évitant le plus petit dénominateur commun, opposable à tous, qui est le droit du travail.
Pour répondre à ces problématiques, un travail inlassable de réflexion est indispensable. C’est pourquoi, respectueux de tous, le syndicalisme prend tout son sens et toute sa signification dans la recherche permanente de solutions avec comme objectif : de toujours trouver le meilleur équilibre pour concilier particularisme et intérêt général. C’est ce qui le différencie du corporatisme.
Doniphan HAMMER 1er vice-président