Ce conflit d’une ampleur sans précédent en Europe, depuis des décennies, menace de son extension les démocraties européennes et l’ensemble de leurs valeurs : respect de la dignité humaine, respect des droits de l’homme, liberté, démocratie, égalité, État de droit.
Si la construction européenne se situait au départ exclusivement sur un plan économique, le traité de Rome de 1957 évoquait déjà les sauvegardes de la paix et de la liberté parmi les éléments essentiels de l’identité européenne. La Charte des droits fondamentaux place ces six valeurs individuelles et universelles comme socles de l’Union. Dans son article 35, elle affirme que « toute personne a le droit d’accéder à la prévention en matière de santé et de bénéficier de soins médicaux dans les conditions établies par les législations et pratiques nationales ». La politique de santé de l’UE vise donc en priorité à protéger et améliorer la santé, à garantir à tous les Européens un accès égal à des soins modernes et efficaces.
Néanmoins dans le cadre du traité de l'Union européenne, et selon le principe de subsidiarité la politique de santé est une compétence nationale. C'est donc aux États membres qu'il appartient d'organiser et de financer leur système de santé publique, selon les modalités de leur choix.
La démocratie doit être défendue avec autant de vigueur et de conviction que les valeurs fondatrices de l’Union européenne
À l’heure de la campagne pour l’élection présidentielle, l’invasion de l’Ukraine rappelle à l’ensemble de nos concitoyens que la démocratie doit être défendue avec autant de vigueur et de conviction que les valeurs fondatrices de l’Union européenne.
L’urgence politique d’un renforcement de notre système de santé dans un contexte de crise sanitaire, économique, sociale et de barbarie guerrière doit mobiliser tous les acteurs de la vie civile.
C’est ainsi qu’en vue d’alerter efficacement sur l’indispensable et profonde réforme des soins de ville, l’intersyndicale Les Libéraux de Santé*, regroupant 11 syndicats représentatifs dont les CDF, a choisi de rédiger un projet de loi, centré sur une vision commune de l’exercice libéral autour du patient. Plaçant la prévention comme un objectif majeur, ce projet vise notamment à conforter le système conventionnel comme socle de l’accès aux soins, et à refonder l’organisation de l’offre de soins au service des patients.
Essentielle pour redonner de la lisibilité à l’offre de soins et repenser l’organisation des soins dans les territoires, la réforme proposée par les Libéraux de Santé expose un traçage clair et juste des financements du système de santé. Rendez-vous est pris pour le 30 mars prochain avec les candidats à l’élection présidentielle, pour échanger sur ce texte de santé dont l’objectif est d’apporter une offre de soins de qualité et de proximité à chaque Français ainsi qu’une réponse aux enjeux de santé publique.
Pierre-Olivier Donnat secrétaire général
* Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), Syndicat des médecins libéraux (SML), Fédération nationale des infirmiers (FNI), Syndicat des biologistes (SDB), Chirurgiens-dentistes de France (CDF), Fédération française des masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR), Fédération nationale des orthophonistes (FNO), Fédération nationale des podologues (FNP), Syndicat des audioprothésistes (SDA), Syndicat national autonome des orthoptistes (SNAO)