Peine perdue ! Confirmant notamment la disparition progressive des régimes spéciaux, Édouard Philippe semble avoir rendu la sortie de crise attendue avant la trêve des confiseurs bien difficiIe.
Avec des arguments destinés à séduire toutes les générations, le discours visait à rassurer, mais en cette fin d’année, un grand nombre des futurs retraités de notre pays a visiblement décidé de Iui préférer le Père Noël et ses illusions magiques.
Dans cette réforme, il faut croire que plus aucune mesure n’est aujourd’hui susceptible d’exporter l’adhésion des Français. Souvenez-vous que même les dizaines de milliards consacrés à l’amélioration du pouvoir d’achat de certaines catégories sociales n’ont pas réussi à éteindre la crise des Gilets jaunes. Même la diminution du nombre de demandeurs d’emplois, indicateur d’une activité économique soutenue et d’une diminution du chômage endémique dont souffre notre pays, ne suffit pas à redonner le moral à nos concitoyens, chez qui l’optimisme n’est décidément pas de rigueur.
S’ils conviennent parfois que Ieur niveau de vie s’est objectivement amélioré, Ieur pessimisme les confine à dire que la progression n’est pas assez rapide.
Le gouvernement touche là au paradoxe, décrit comme « l’effet Tocqueville », qui veut qu’en dépit d’une amélioration de la situation, les décideurs font face à une hausse constante de I’insatisfaction au sein de la population. En effet, nous dit Tocqueville, plus une situation s’améliore, plus l’écart avec la situation idéale est ressenti subjectivement comme intolérable par ceux-là mêmes qui bénéficient de cette amélioration ! Le parallèle avec la situation de notre profession est tentant.
Ainsi, alors que les allées du Congrès de l’ADF étaient pleines, que les exposants se félicitaient de Ieurs carnets de commandes traduisant une hausse spectaculaire des investissements, que les chiffres provenant de toutes les sources montrent de façon concordante une hausse solide de l’activité dentaire, d’aucune considèrent et se plaisent à décrire Ieur situation professionnelle comme au bord du gouffre !
En dépit de situations particulières ou individuelles, très difficiles, dont il convient de tenir compte, le « marché dentaire » dans sa globalité se porte bien et l’ensemble des « indicateurs avancés » de la profession démontre que sa progression restera constante sur les années à venir.
Reste à en convaincre ceux qui croient encore au Père Noël !