Les chirurgiens-dentistes sont les acteurs principaux de la santé orale qui, elle-même, est au coeur de toutes les problématiques de santé et de qualité de vie. La santé est devenue une thématique constante de la campagne présidentielle et tous les candidats ont délivré leurs idées sur la lutte contre les déserts médicaux, la réforme de la sécurité sociale ou la prévention…
Pour les CDF, plus que jamais, la santé en général et la santé bucco-dentaire en particulier doivent être une priorité en matière de politique publique. Aussi sont-ils allés à la rencontre, des candidats de tous bords politiques afin de présenter leurs propositions construite autour de cinq grands axes : création du métier d’assistant dentaire niveau 2, renforcement du stage actif, suppression de la limitation des collaborateurs, prise en charge des urgences et actualisation des zonages démographiques.
Assistant dentaire de niveau 2
Il est désormais indispensable que le chirurgien-dentiste puisse s’adjoindre des compétences d’un assistant dentaire de niveau 2, nouveau professionnel de santé susceptible d’être inscrit au Code de la santé. Présent dans une majorité des pays européens, ce nouvel assistant aura la capacité de réaliser des actes délégués par le praticien employeur. Les deux corps de métiers exerceront ainsi en étroite collaboration, l’AD2 travaillant toujours sous la responsabilité et le contrôle effectif du praticien dont il dépend.
Faisant consensus au sein de la profession, le métier d’AD2 s’articulera autour de quatre missions principales : la prévention, le dépistage, les soins opératoires simples (détartrage, comblement prophylactique des sillons…) et les suites opératoires. L’accès à cette qualification se fera par le biais de l’alternance afin d’associer la formation théorique à la réalité du terrain. Le métier sera ouvert aux assistants dentaires en exercice mais aussi aux détenteurs d’une licence à vocation santé via un système de passerelle ainsi qu’aux hygiénistes diplômés d’un autre pays après étude de dossier par une commission paritaire dédiée et organisée par la CPNEFP de la branche des cabinets dentaires.
Améliorer et harmoniser le stage actif
Le stage actif doit permettre une meilleure distribution des professionnels sur le territoire et une amélioration de la qualité des soins par un échange bidirectionnel du savoir. C’est pourquoi les CDF proposent une immersion plus profonde dans le monde libéral par la création d’un second niveau de stage, avec une autonomie d’exercice et la priorisation du fléchage vers les zones en tension. Ils demandent également que soient dégagés les moyens financiers nécessaires pour les maîtres de stage et les stagiaires qui doivent être aidés tant pour le logement que pour leurs déplacements, à l’instar de ce qui se fait pour les étudiants en médecine.
Meilleure prise en charge des urgences
La gestion de l’urgence, qui désorganise très souvent le planning du praticien, est aggravée par le déficit de praticiens dans certains territoires impliquant pour le patient une prise en charge plus tardive. Les CDF demandent que la majoration existante, spécifique à la permanence des soins prévus pour les actes cliniques et techniques effectués les dimanches et jours fériés, d’un montant de 30 euros, soit étendue à tous les actes réalisés en urgence tous les jours de la semaine.
Réviser le zonage des ARS
Le système existant d’aide à l’installation et au maintien dans les zones sous-dotées, repose sur un zonage prenant en compte différents facteurs et non uniquement sur la densité brute médicale. Ce zonage n’a pas été revu depuis 2014 et ne reflète plus la situation actuelle.
Il est donc indispensable de l’actualiser afin que les dispositions conventionnelles soient appliquées à tous ceux qui y ont droit.
Supprimer la limitation du nombre de collaborateurs
Actuellement, un praticien qui exerce à titre individuel peut s’attacher le concours d’un seul chirurgien-dentiste collaborateur. Cette situation freine le développement des structures libérales qui souhaiteraient investir dans des plateaux techniques plus importants, et par là même nuit à leur attractivité notamment dans les zones sous-dotées.
Pour répondre à la demande de soins, il est donc indispensable de modifier les dispositions du Code de la santé publique afin de supprimer cette limitation du nombre de collaborateur. Cette mesure permettrait également d’équilibrer la situation actuelle et d’établir une égalité de traitement avec les centres de santé qui eux, peuvent avoir recours à un nombre de collaborateurs illimité.
Des propositions pour parties reprises
L’ensemble de ces propositions, permet une meilleure redistribution de l’offre de soins sur le territoire et améliorent la prise en charge des patients.
Les mesures présentées par les CDF sont reprises par des candidats à l’élection présidentielle. Ainsi, la prévention, mesure phare mise en avant par les CDF depuis des années, s’accorde parfaitement avec la volonté de mettre en place des bilans santé complets pris en charge intégralement aux âges clés, une revalorisation des actes dédiés ou encore le doublement des moyens alloués actuellement à la prévention. De plus, la mise en place de stages d’internat dans les villes moyennes et auprès des médecins de campagne, sur la base du volontariat contre rémunération spécifique et accompagnement en termes de logement, est en parfaite cohérence avec nos propositions pour le dentaire pour redistribuer l’offre de soins sur le territoire Enfin, l’assistante dentaire de niveau 2 a retenu l’attention de certains qui ont inscrit ce nouveau métier dans leur programme.
Doniphan Hammer 1er vice-président