Quels sont les enjeux de ces élections ?
Frank Lefèvre : Ce scrutin vise à renouveler près de la moitié des membres du conseil d’administration de la CARCDSF, composé de 17 chirurgiens-dentistes et 3 sages- femmes élus pour trois ans. Nous, Les CDF, y sommes majoritaires depuis plusieurs années, ce qui nous a permis d’assurer une gestion structurée et efficace des cotisations des affiliés. Il est crucial que nous le restions. Notre grande maîtrise des dossiers est un atout certain en cette période troublée liée à la Covid-19 et à la future réforme des retraites, suspendue mais non abandonnée. Cette majorité nous permettra de continuer à préserver, dans les années à venir, l’autonomie et la spécificité de notre Caisse, de garantir la solvabilité de nos régimes, d’être force de propositions face à la technostructure et de maintenir un service de grande qualité pour tous les praticiens.
« Notre grande maîtrise des dossiers est un atout certain en cette période troublée »
À quoi servent les cotisations versées par les praticiens en activité ? F.L. : Notre régime de retraite est un régime par répartition : les cotisations des actifs financent les pensions des retraités. Nous avons été particulièrement prévoyants et, ces dernières années, constitué des réserves afin d’anticiper les déséquilibres démographiques liés aux départs en retraite massifs des « baby-boomers ». Déséquilibres dont nous commençons à observer les effets. Cette année, pour la première fois, les cotisations perçues ne réussiront pas à financer les pensions des chirurgiens-dentistes en retraite. Nous avons toutefois anticipé cette situation et utiliserons, non pas nos réserves elles-mêmes, mais ce que nous rapportent nos réserves (3 % par an). Ces judicieux placements génèrent des revenus et garantissent une souplesse de gestion, en particulier dans les périodes difficiles ou imprévues.
À combien s’élèvent les réserves de la CARCDSF ? F.L. : Elles atteignaient, fin 2020, 4,7 milliards d’euros. Au vu de la bonne gestion de la Caisse début 2021, nous dépassons largement ce montant à l’heure actuelle et ce, malgré le versement d’une aide exceptionnelle de 4500 euros par praticien et la suspension du prélèvement des cotisations durant quatre mois pour soutenir la profession durant la période de fermeture forcée des cabinets dentaires. J’insiste toutefois sur le fait que cette somme n’est pas un « trésor de guerre » mais elle nous permettra de régler les pensions des praticiens à la retraite lorsque le rapport cotisants et allocataires n’y suffira plus.
« Prime de 4500 € : Thierry Soulié et moi-même avons œuvré de concert auprès du ministre Olivier Véran »
Les chirurgiens-dentistes libéraux figurent parmi les rares professions libérales de santé à avoir été aidées par leur Caisse de retraite lors de la pandémie. Pourquoi ? F.L. : L’aide de 4500 euros et la suspension temporaire du prélèvement des cotisations ont été mises en œuvre avec l’accord de la Direction de la Sécurité sociale (DSS) et de l’État, lesquels souhaitaient, initialement, que toutes les pro- fessions de santé libérales bénéficient des mêmes mesures. Or, toutes les Caisses de retraites de ces professions ne pouvaient se le permettre financièrement. C’est donc de haute lutte que Thierry Soulié et moi-même avons œuvré de concert auprès du ministre Olivier Véran afin de débloquer la situation, en arguant que la profession dentaire était la seule à être totalement à l’arrêt durant le premier confine- ment. Nous sommes fiers d’avoir eu gain de cause dès avril 2020, avant que les cabinets ne rouvrent.
Comment jugez-vous l’évolution démographique de la profession ? F.L. : D’un peu plus de 38 000 cotisants en 2020, nous devrions dépasser les 40 000 voire 42 000 dans les années à venir, selon nos diverses projections. L’augmentation du numerus clausus n’est pas étrangère à cette situation, ainsi que l’augmentation du nombre de praticiens formés hors de l’Hexagone. Ces derniers, pour la plupart formés en Espagne, Portugal et Roumanie, représentent environ 20 % des nouveaux cotisants inscrits en 2020, une proportion en hausse par rapport aux années précédentes. Ceci étant, le rapport entre le nombre de cotisants et le nombre d’allocataires continue à se dégrader et l’utilisation des réserves que nous avons constituées sera inévitable les vingt prochaines années. Ces cotisations ont, pour 21% des praticiens qui le souhaitaient, été payées en décembre dernier et seront, pour les autres, prélevées entre juin et décembre 2021.
DATES CLÉS ET MODALITÉS DU VOTE
Dans la semaine précédant l’ouverture du scrutin, les électeurs ont reçu un courrier de la CARCDSF : ils doivent renvoyer avant le 15 juin la carte réponse avec le code-barres du binôme candidat de leur choix (ou les 2 codes-barres si le collège vote pour 2 postes)... N’attendez pas la dernière limite !
• 18 mai : Ouverture du scrutin • 17 juin : Clôture du scrutin • 18 juin : Dépouillement public à partir de 9h dans les locaux de la CARCDSF en présence d’un huissier de justice • 8 juillet : Réunion du conseil d’administration pour élire le président, le Bureau et constituer les commissions