« LA CARCDSF : stabilité et continuité »

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26 avril 2021
Alors que se profilent, à partir de la mi-mai et jusqu’au 18 juin, les élections partielles au sein de la Caisse autonome de retraite des chirurgiens-dentistes et des sages-femmes (CARCDSF), un organisme où les CDF sont majoritaires, Éric Quièvre, son secrétaire général, rappelle l’importance de ce rendez-vous électoral au regard des missions de la Caisse et de la conjoncture politico-sanitaire actuelle.

retraite

En quoi ce scrutin est-il impactant pour la profession ?

Éric Quièvre : Parce que nous avons la chance d’avoir une caisse de retraite qui est autonome, même s’il agit de la Caisse de retraite des chirurgiens-dentistes et des sages-femmes. Si bien que nous avons notre mot à dire sur sa gestion. Or, au sein d’un système qui a structurellement tendance à être géré par l’État, cette autonomie, et non cette indépendance, est précieuse.

Et puis, élire des membres des CDF au conseil d’administration de la CARCDSF permet évidemment au syndicat d’y être représenté, ce qui est essentiel. Sachant que l’action de la Caisse a trait à quatre domaines : la retraite de base, où elle sert d’intermédiaire à la Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales (CNAVPL) ; le régime complémentaire qui, lui, est géré directement par la CARCDSF ; les indemnités journalières (invalidité, décès…) ; et enfin, les prestations complémentaires de vieillesse (PCV) via lesquelles l’Assurance maladie abonde, en tant que tiers, la cotisation retraite des praticiens conventionnés.

Dans quel cadre intervient ce scrutin au regard du fonctionnement de la CARCDSF ?

E. Q. : Au sein de la CARCDSF, on vote tous les trois ans pour renouveler par moitié le conseil d’administration. Ce dernier est composé de vingt membres dont treize chirurgiens-dentistes cotisants, quatre chirurgiens-dentistes allocataires, deux sages-femmes cotisantes et une sage-femme allocataire. En théorie, on pourrait penser que par le poids du nombre, les chirurgiens-dentistes imposent, quoi qu’il arrive, leurs vues. Mais dans la réalité, il y a une réelle concorde entre les deux professions. Nous fonctionnons en bonne harmonie et c’est une chance qu’il est essentiel de préserver par-delà de ce que l’on peut lire sur les réseaux sociaux. Sachant que les sages-femmes bénéficient au sein de certaines commissionsd’une réelle autonomie.

Lors de ce scrutin, il s’agira de désigner une partie des administrateurs des collèges électoraux, définis géographiquement. Pour ce qui est des chirurgiens-dentistes, les collèges sont au nombre de quatre pour les professionnels allocataires et de cinq pour les praticiens cotisants. Chacun d’eux se voit attribuer un nombre d’administrateurs qui est fonction de la population du territoire en question. Les administrateurs des collèges électoraux sont eux-mêmes membres du conseil d’administration de la CARCDSF mais également de ses différentes commissions. Celles-ci se réunissent, par exemple, pour déterminer le degré d’invalidité de tel ou tel praticien, statuer sur des cas particuliers, etc.

Quelle est la place des professionnels allocataires dans le dispositif ?

E. Q. : Beaucoup de membres des CDF, qui étaient auparavant élus au sein du collège des cotisants, se présentent désormais au sein de celui des allocataires. L’objectif est de valoriser à bon escient l’expérience qu’ils ont accumulée et de s’appuyer sur cet acquis. De manière générale, les praticiens allocataires ont davantage tendance à se mobiliser et donc à voter lors des élections. Peut-être parce qu’ils se sentent encore plus directement concernés.

Qu’est-ce qui caractérise fondamentalement la CARCDSF ?

E. Q. : Le fait qu’elle soit marquée par la stabilité et la continuité. D’abord parce qu’encore une fois, les anciens transmettent leur expérience aux jeunes élus. La notion de renouvellement est en effet toute aussi importante. D’ailleurs, cette année, de jeunes confrères se présentent, ce qui est extrêmement positif. Il s’agit de leur passer progressivement le flambeau.

Les retraites sont une thématique certes un peu technique qui nécessite à la fois engagement et effort d’acculturation. C’est un exercice intellectuel extrêmement stimulant et intéressant car, par-delà l’aspect technique, on traite de l’humain et de valeurs promues par les Chirurgiens-Dentistes de France. En outre, la CARCDSF est une institution agile et réactive. Elle l’a prouvé lors de la période que nous traversons en s’impliquant pleinement, en versant des aides et en faisant certains gestes comme le gel des cotisations pendant le confinement.

Comment se positionnera la CARCDSF face à la réforme des retraites actuellement entre parenthèses ?

E. Q. : Il va nous falloir trouver des partenaires et des alliés afin de peser davantage et faire respecter les spécificités des professionnels de santé libéraux.

Nos atouts sont notre bonne gestion et la constitution de réserves. Non pas, comme certains l’ont suggéré, pour les redistribuer à tous mais pour aider la profession à passer la période délicate que nous connaissons sur le plan démographique avec beaucoup de départs en retraite et un nombre moindre de praticiens quadragénaires. Nous sommes en train d’atteindre cet objectif sans avoir eu à augmenter sensiblement le montant des cotisations. Les réserves ont également permis d’aider, en matière de prévoyance, ceux qui étaient dans le besoin dans le cadre du fonds de solidarité mis en place à l’occasion de la crise sanitaire. Il est crucial de préserver cette gestion de bon père de famille et de ne pas en dilapider le fruit dans le cadre d’une sorte de pot commun auquel serait susceptible d’aboutir la réforme voulue par le gouvernement.

Propos recueillis par Noam Benru

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