Tacite reconduction ou non reconduction, négociation d’un avenant ou d’une nouvelle convention, risque de Règlement arbitral (certains diront « arbitraire »), toutes ces options vous sont décrites dans les pages qui suivent mais, quelle que soit l’option choisie, la question reste de savoir ce qu’elle implique pour l’avenir des chirurgiens-dentistes.
L’enquête de représentativité, en cours, devrait selon toute probabilité confirmer la situation issue des dernières élections URPS, à savoir que seuls deux syndicats, dont les CDF, ayant obtenu plus de 10 % des suffrages, seront en mesure de se prononcer sur la question de la Convention.
En politique, comme en économie, il faut se méfier des raccourcis. Il ne suffit pas de s’intéresser à une partie du problème pour penser qu’on l’a résolu. Loin s’en faut, car tout est lié. L’avenir de la médecine bucco-dentaire passe par de nombreux paramètres et principalement par la capacité contributive des patients et des financeurs.
Il est un fait que la Convention actuelle, négociée avant la crise du Covid-19 et évidemment bien avant la guerre en Ukraine et l’inflation galopante actuelle, n’a pas été modélisée pour faire face à de telles secousses. Certes, des clauses de revoyure ont été prévues, mais elles ont été travaillées en période de paix, de relative stabilité économique et en l’absence de pandémie. Elles souffrent aujourd’hui d’un manque de réactivité, qui dans un avenir plus ou moins proche, impactera de nombreuses structures libérales, précipitera la cessation d’activité des séniors et pire, découragera une quantité non négligeable de jeunes praticiens d’investir dans notre métier. Cela serait d’autant plus préjudiciable pour les patients que notre activité souffre d’un cruel déficit démographique et d’attractivité !
Il est donc évident que les choses ne peuvent rester en l’état et que le gouvernement comme l’Assurance maladie ne peuvent considérer que le dossier dentaire a été « réglé » par la Convention actuelle et le 100 % Santé.
Il faut donc que la Convention évolue : nos instances de tutelle doivent l’entendre et en tenir compte
Les évènements subis, depuis plus de deux ans, ont profondément bouleversé le paysage et ce qui avait alors sa pleine légitimité est remis en question par les épreuves que nous traversons aujourd’hui !
Il faut donc que la Convention évolue : nos instances de tutelle doivent l’entendre et en tenir compte.
Afin que les objectifs servant de feuille de route conventionnelle soient à la hauteur des enjeux en santé orale, les CDF ont pris rendez-vous avec le ministre de la Santé. De cette entrevue, et de celles qui suivront avec l’Assurance maladie, dépendra notre position dans les suites à donner au dossier conventionnel.
Pierre-Olivier Donnat Président