Contrairement à la négociation des médecins où le tarifaire semblait tenir comme question centrale l’ensemble de l’édifice conventionnel, nos débats ont pour l’instant fait l’impasse sur les questions d’enveloppes budgétaires.
Faut-il s’en plaindre ou s’en réjouir ?
Si ce climat pour l’heure serein reste propice à des travaux efficaces, il faudra quand même s’interroger très vite sur le périmètre des engagements des organismes financeurs tant les enjeux de cette négociation, qui, rappelons-le, vise à une refonte complète du texte conventionnel, sont élevés.
Car si du côté de l’Assurance maladie obligatoire, aucune trace de projection financière n’est venue soutenir les orientations présentées, du côté des assurances complémentaires, ce sont plutôt des lignes rouges budgétaires qui ont été dessinées !
Les attentes de la profession sont pourtant à la hauteur du contexte économique actuel et exigent naturellement en premier lieu une prise en compte conventionnelle, et donc budgétaire, de l’étau inflationniste qu’elle subit, et qui rend caduque une grande partie des dispositions tarifaires de 2018.
Les ambitions affichées par toutes les parties, et en priorité par Les CDF (...) ne se paieront pas de mots et devront s’accompagner de tous les investissements nécessaires.
De la même manière, les ambitions affichées par toutes les parties, et en priorité par les CDF sur le sujet de la prévention, l’évolution du dispositif du 100% santé et de la nomenclature ne se paieront pas de mots et devront s’accompagner de tous les investissements nécessaires.
Dans le temps très contraint qui nous sépare du terme officiel de cette négociation, fixé au 25 juillet prochain, les CDF développeront avec conviction les 60 objectifs de leur feuille de route conventionnelle. Il appartiendra alors à l’Assurance maladie obligatoire et aux complémentaires de donner du sens au système conventionnel, sans céder aux exigences comptables qui ont conduit au règlement arbitral des médecins.
Pierre-Olivier Donnat, président