Le scénario final de cette négociation conventionnelle, débutée en avril dernier, était pourtant loin d’être écrit d’avance tant son parcours fut jalonné d’embuches et de difficultés majeures.
Dans des délais particulièrement contraints, ce nouveau texte conventionnel a emporté,en dépit de tous ses aléas, la signature inédite des deux syndicats représentatifs de laprofession. Qui l’aurait cru il y a quelques mois ?
Beaucoup doivent se frotter les yeux pour y croire
La « maison du stylo », c’est-à-dire celle qui rassemble les signataires de la convention, tant décriée par les déclinologues de la profession, accueille ainsi un nouveau membre ! Beaucoup doivent se frotter les yeux pour y croire mais la signature de ces sempiternels opposants syndicaux figure bien sur chaque page de ce document.
Alors que les dispositions fondamentales de la convention précédente ont été reconduites moyennant des aménagements et évolutions nécessaires, les allergiques au contrat conventionnel, les détracteurs absolus du système, les pourfendeurs de l’ensemble de ses préceptes, y adhèrent désormais totalement et intégralement.
Le principe de réalité qui les oblige enfin à considérer les risques, les exigences et les résultats possibles d’une convention vient enfin d’éclairer leur décision. Il nous est donc permis de penser que la politique conventionnelle des CDF qui conduisait à poursuivre la convention de 2018 en l’amendant, selon des revendications et un calendrier prévu depuis son origine, en assurant notamment le rééquilibrage économique entre soins et prothèses et en accélérant le virage préventif déjà initié, était donc bien le socle pertinent du consensus actuel.
Consacrant un investissement important à la prévention, en particulier par l’annualisation et la revalorisation de l’examen bucco-dentaire (EBD), la prise en charge de nouveaux actes préventifs et l’augmentation de 30% des soins conservateurs pour la cohorte des 3-24 ans, la nouvelle convention atteint un niveau d’équilibre général qui a recueilli l’assentiment des deux syndicats représentatifs de la profession.
Ce consensus signe-t-il le grand soir du dentaire ? Certainement pas ! Beaucoup reste encore à faire et à obtenir. Nombreuses sont nos demandes qui n'ont pas encore été retenues. Ainsi les groupes de travail avec l'Assurance maladie et les complémentaires qui se succèderont dans les mois à venir, ont encore beaucoup de « pain sur la planche ».
Mais cette signature unanime démontre qu’un contrat conventionnel, tel que les CDF l’avaient compris bien avant d’autres, demeure la voie la plus adaptée et la plus adaptable aux enjeux actuels et futurs de notre exercice.
Pierre-Olivier Donnat, président