Depuis l’origine, l’objectif est que la cotisation payée par tous les libéraux retourne au maximum vers eux.
Nous avons trouvé le moyen de réaliser ce projet en appliquant un des axes imposés par la loi : la formation continue. Cette année, chaque confrère a reçu gratuitement les recommandations, éditées par l’ADF, sur la conduite à tenir auprès des patients à risque, ainsi que la publication concernant les soins d’urgence. Nous avons également entièrement financé, depuis le début de notre mandat, plus de 120 formations ou recyclages Afgsu 2 (gestes et soins d’urgence), plus de 300 formations à la radioprotection des patients et 80 formations à la radioprotection Cone Beam. D’autres formations sont prévues sur les mêmes thèmes et nous réfléchissons actuellement à la mise en place de formations Méopa et gestion du risque infectieux. La plupart de ces conférences sont menées en partenariat avec les organismes de formation locaux ou nationaux.
Les patients en situation de handicap
Grâce à un accord fructueux associant URPS, Conseil régional de l’Ordre et Rsva (Réseau de services pour une vie autonome), nous avons mis en place des actions concernant à la fois des patients handicapés (en Mas : maison d’accueil spécialisée, ou en Fam : foyer d’accueil médicalisé) et des patients très âgés (Ehpad). Nous avons installé des fauteuils dans ces institutions et nous finançons les confrères libéraux qui acceptent de réaliser des consultations de prévention exhaustives et qui forment les personnels référents en dentaire dans les établissements. L’indemnisation est de 400 euros net par vacation, prise en charge par l’URPS au démarrage puis progressivement par l’ARS. Nous avons toujours considéré que le bénévolat n’est pas acceptable dès lors que nous rentrons dans des protocoles ARS. Après l’évaluation très positive des fauteuils installés en ex-Basse-Normandie, et du système Mobidents à Caen, nous avons décidé d’étendre ces projets à l’ex-Haute-Normandie avec l’installation d’un fauteuil à l’Unité de soins longue durée d’Oissel et les installations prévues à Héricourt-en-Caux, Mesnil-Esnard, le Havre et Étrépagny. Un Mobidents est envisagé pour l’Eure.
Le Mobidents est constitué d’un unit et de matériel sur roulettes transférable d’une camionnette jusqu’à une pièce de l’Ehpad, qui sera réservée pendant quelques jours au cabinet dentaire. Soins, extractions et prothèses sont réalisables exactement comme dans un cabinet libéral. Il s’agit d’un matériel beaucoup plus léger que l’ancien système, qui consistait en un cabinet dentaire intégré dans des poids lourds. À Saint-Lô, après un travail de plusieurs années, nous avons enfin obtenu le financement et la mise en place d’un fauteuil dentaire pour soins sous Méopa. Deux consoeurs rémunérées par l’hôpital au tarif URPS prennent en charge les patients un jour par semaine.
Séduire les étudiants
Nous avons constaté que très peu de places en CESP (contrat d’engagement de service public) sont ouvertes alors même qu’une très grande partie de la Normandie est en zone sous-dotée ou très sous-dotée. Ces contrats permettent à l’étudiant de recevoir 1 200 euros chaque mois pendant tout ou partie de ses études en échange d’une installation en zone sous-dotée. Nous avons négocié avec l’ARS, qui accepte d’ouvrir des postes sur toutes les zones que nous lui indiquerons. Nous travaillons actuellement à fournir un listing à l’ARS afin que chaque étudiant qui consulte le site des CESP se rende compte des nombreuses possibilités offertes. Les étudiants rennais ont été consultés et 137 questionnaires, réalisés avec l’URPS-CD Bretagne, ont permis de mieux comprendre leurs désirs pour l’installation.
Depuis plusieurs années, nous avions décidé de distribuer des aides aux Rennais qui viennent réaliser leur stage clinique de 6e année au CHU de Caen. Malheureusement, le retour sur investissement, qui aurait permis l’installation de ces étudiants en région Normandie, est beaucoup trop faible (malgré la hauteur du financement). 2018 était donc la dernière année où ces bourses ont été attribuées. Ces étudiants sont présents à Caen seulement de quatre à six mois, ce qui est trop court pour connaître la région. Pour les Centres de soins de Rouen et du Havre, les étudiants venus de Lille sont présents deux ans et le taux d’installation en Normandie est plus important.
Fédération des URPS
Historiquement, c’est en Haute-Normandie qu’une fédération des URPS avait été créée. Lors de la « réunification », nous avons considéré que cette instance devait continuer son existence afin d’établir des relations amicales entre les responsables des URPS et de mieux connaître les exigences de chaque profession. Cette année, la fédération a créé et financé une carte de coordination interprofessionnelle de la Normandie en partenariat avec les CHU, les Clic (Centres locaux d’information et de coordination) et les Maia (Méthode d’action pour l’intégration des services d’aide et de soins dans le champ de l’autonomie). Elle s’adresse plus particulièrement aux patients désorientés ou en retour d’hospitalisation. Il s’agit d’une carte renseignée par les professionnels permettant d’avoir les adresses de tous les intervenants depuis le médecin ou le kiné jusqu’au portage des repas ou les organismes sociaux.
Présence locale
Par leur rôle « administratif », les élus URPS-CD participent à toutes les réunions avec l’ARS, l’URML, pour la Charte Romain Jacob, Hervé Morin au Conseil régional, ainsi qu’aux réunions locales : pôle médical, communautés professionnelles, comité l’urgence… Certains territoires n’étant pas représentés par des élus URPS, des référents (par exemple dans l’Orne) ont été nommés afin que chaque territoire soit suivi au plus près. L’URPS-CD a activement participé au recueil des données pour l’IIRSO en recrutant des confrères pour répondre aux questionnaires. Enfin, notre site Internet régional a été revu pour devenir plus attractif et informer les confrères des dates de formation, des obligations légales, etc.
Par F. Corbeau (CDF Mag 1821)