Identifier les besoins pour influer sur les choix politiques, tel est l’objet de l’étude sur la santé bucco-dentaire des enfants menée par l’URPS-CD Pays-de-la-Loire.
Lors de sa présentation au Congrès de l’ADF, les Drs Dominique Brachet, président de l’Union, et Benoît Perrier, Anne Tallec, directrice de l’ORS, ainsi que la biostatisticienne Marie Dalichampt ont mis en évidence quatre faits marquants. Deux sont positifs comme un accès au cabinet dentaire supérieur à la moyenne française des enfants et adolescents ainsi qu’un suivi préventif et un recours à l’orthodontie plus soutenus que nationalement. Mais elle a aussi révélé deux faits négatifs : de fortes disparités départementales et des inégalités par rapport aux chiffres de la France entière. Des chiffres de l’étude doit désormais émerger une analyse qui servira de juge de paix dans les grandes décisions de la politique de santé régionale et nationale.
À partir des données de santé 2016, les auteurs se sont intéressés à « la proportion d’enfants ayant eu au moins un recours au cabinet dentaire de ville ». Ils ont établi que 61 % des Ligériens de 6 à 18 ans ont bénéficié au moins d’une prestation de suivi bucco-dentaire, contre 56 % dans le reste du pays. Le rôle joué par l’Assurance maladie et les membres de la profession est déterminant puisque cette première visite se fait majoritairement à 6 ans, et cela en grande partie par le biais de « M’T Dents ».
En témoigne l’exemple vendéen où sont nées, en 1987, les prémices de ce programme. C’est dans ce département que l’EBD « gratuit » à 6 ans est le plus utilisé. Il est, avec la Loire-Atlantique, celui où la part d’enfants n’ayant jamais eu recours au cabinet dentaire à 7 ans est la plus faible (16 %). Mais ces chiffres, comme le rappelle Benoît Perrier, également secrétaire général de l’UFSBD restent bien en deçà des recommandations de la HAS et de l’UFSBD, qui préconisent un examen de contrôle annuel entre 1 et 18 ans.
La première visite au cabinet en France a lieu en majorité à 6 ans, cela est trop tardif. L’arrivée de l’EBD à 3 ans en avril 2019 va tenter de répondre à cet enjeu.
Le deuxième axe de recherche concernait le « suivi préventif, le recours à orthodontie et au scellement de sillons ». 48 % des patients âgés entre 6 et 9 ans ont bénéficié d’au moins trois visites de contrôle et 28 % des enfants de 8 à 10 ans ont consulté un orthodontiste, contre des moyennes nationales respectives de 42 % et 21 %. S’agissant des scellements de sillons, Benoît Perrier a évoqué « la nécessité d’accompagner les chirurgiens-dentistes dans cette pratique ». Il a annoncé que l’URPS-CD allait, en conséquence, agir au niveau local tout en précisant qu’il est « essentiel que ce message soit porté par différents acteurs ».
La santé dentaire et l’inégalité sociale
Il y a des disparités départementales avec la Loire-Atlantique qui affiche par exemple le recours le plus élevé et la Sarthe le plus bas (même s’il reste supérieur à la moyenne nationale) : par exemple, 29 % des adolescents entre 14 et 17 ans ont bénéficié d’un suivi régulier tandis que la moyenne régionale est de 26 %.
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