L'OMS définit ses nouvelles priorités

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5 novembre 2018
En mai dernier, l’OMS a fixé, lors de la 71e Assemblée mondiale de la santé, les grandes orientations de sa politique pour 2019-2023. Au programme : la couverture sanitaire universelle, la nutrition ou encore l’e-santé.

OMSEn mai dernier, l’OMS a fixé, lors de la 71e Assemblée mondiale de la santé, les grandes orientations de sa politique pour 2019-2023. Au programme : la couverture sanitaire universelle, la nutrition ou encore l’e-santé. La pauvreté, la faim, les inégalités, la guerre, les maladies, la pollution... De nombreux sujets ont été évoqués lors de l’Assemblée mondiale de la Santé. Cette instance, chargée de fixer la politique de l’organisation de l’ONU dédiée à la santé publique, s’est réunie du 21 au 26 mai à Genève en présence de délégations de chaque État et, notamment, d’Agnès Buzyn. L’occasion, pour la ministre, de rappeler qu’il est nécessaire de « continuer à avancer sur la prévention et de contribuer à renforcer la promotion ainsi que l’accès à la santé partout dans le monde ».

Objectifs du « triple milliard »

Durant cette semaine de débats et de votes, l’Assemblée a adopté, pour l’OMS, un nouveau plan stratégique quinquennal avec trois objectifs à atteindre d’ici 2023 : faire en sorte qu’un milliard de personnes en plus bénéficie d’une couverture santé universelle, qu’un autre milliard soit mieux protégé contre les urgences sanitaires et qu’un autre milliard encore jouisse d’une meilleure santé. « Nous investirons dans tous les moyens qui nous permettrons d’y parvenir », s’est engagé le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, qui compte également sur la bonne volonté des États pour, entre autres, renforcer leur système de santé. Le Dr Tedros a par ailleurs ajouté que, désormais, tout ce que ferait l’OMS serait évalué par rapport à ces objectifs du « triple milliard ».

Nutrition infantile et maladies

Dans le détail, l’Organisation a notamment renouvelé son engagement à investir dans les politiques et les programmes d’amélioration de l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant. En effet, si dans le monde le nombre d’enfants de moins de cinq ans présentant un retard de croissance « a été ramené de 169 millions en 2010 à 151 millions en 2017 », les progrès ont été jugés « lents et inégaux ». Par ailleurs, outre le combat contre les maladies infectieuses, la lutte contre les maladies non transmissibles (maladies cardiovasculaires, cancers, diabète…) a été évoquée. Celles-ci entraînent, chaque année sur la planète, le décès de « 15 millions de personnes âgées de 30 à 70 ans », a rappelé l’OMS, qui souhaite réduire ce chiffre d’un tiers d’ici à 2030. Cela implique, selon elle, de recourir à de « meilleurs choix d’un bon rapport coût/efficacité et réalisables » mais aussi de réduire les principaux facteurs de risques de ces maladies, « à savoir le tabagisme, l’inactivité physique, l’usage nocif de l’alcool, une mauvaise alimentation mais aussi la pollution de l’air ». Cela nécessite également « de mieux détecter les personnes exposées au risque de maladies non transmissibles, de leur administrer des traitements médicamenteux et de leur fournir des services ». De même, « la prévention et la prise en charge des troubles mentaux nécessitent une action urgente », a jugé l’Organisation.

Santé numérique

Convaincue du potentiel de l’e-santé, l’OMS a invité les États à donner « un degré de priorité élevé » à « la mise au point et à l’usage élargi » des technologies numériques dans le secteur de la santé. Elle s’engage, elle, à élaborer une « stratégie mondiale pour la santé numérique » et à apporter aux États « une assistance technique », des « orientations normatives » ou encore des recommandations de bonnes pratiques pour la mise en oeuvre et l’évaluation des services et applications numériques en santé, la sécurité des données ou encore le respect de l’éthique. « Les technologies numériques et l’intelligence artificielle seront des outils vitaux » pour atteindre les objectifs du «triple milliard», assurer la continuité des soins et faciliter la surveillance des maladies, a reconnu le Dr Tedros.