Les études scientifiques démentent aujourd'hui bon nombre d'âneries et d'idées reçues : la femme était encore accusée hier, et parfois l'est encore aujourd'hui, d'engendrer une baisse du volume horaire, d’être à l’origine des problèmes démographiques, voire même d’un manque d’ambition chirurgicale dans les traitements. La seule question que se posent les CDF est : comment accompagner le praticien d’aujourd’hui et de demain dans son exercice avec les évolutions de la parentalité que notre société plébiscite à juste titre.
En France, seule la chirurgie dentaire libérale est en capacité de maintenir un maillage territorial, que de nombreux pays nous envient. Mais les premières années d’exercice sont pour les praticiens celles où ils fondent généralement leur foyer. Or, rien n’est fait pour les accompagner, hommes ou femmes, alors que le début de l’exercice est complexe, chargé d’administratif et les tentations pour le salariat évidentes. Pourtant, à l’heure de la recherche d’équilibre vie pro/vie perso, la parentalité ne peut être reléguée à la sphère privée... Elle impacte, même inconsciemment, le choix du lieu et des conditions d’exercice. Tous, nous constatons que le salariat aspire les jeunes diplômés.
Est-il normal que les chirurgiens-dentistes libéraux, désireux de fonder une famille, n’aient pas accès aujourd’hui à une protection sociale décente ? Une protection qui permette de s’établir sans crainte pour son outil de travail lors du congé maternité. Une protection qui permette de s’installer là où le besoin en soins se fait réellement sentir, sans se tourner vers le salariat…
Les CDF demandent des indemnités journalières pour la maternité qui couvrent les charges fixes du cabinet
C’est pourquoi, les CDF demandent des indemnités journalières pour la maternité qui couvrent les charges fixes du cabinet. Les aides à l’installation devront également intégrer ces paramètres, pour favoriser le maillage territorial, mais cela ne doit pas s’arrêter là…
Si l’on souhaite que le système de santé fonctionne, qu’un égal accès aux soins pour tous et dans tous les terrritoires soit assuré, soyons intelligents et permettons aux jeunes praticiens de bénéficier de conditions particulières, là où les situations démographiques particulières le requièrent.
Ce contrat social sera bien plus effectif que des notions de régulation à l’installation en centre ville qui seront détournées dès leur mise en place.
En octobre dernier, nos jeunes cadres ont demandé une garderie pour leurs enfants afin d’assister au conseil d’administration confédéral sans sacrifier leur vie de famille. Les discussions furent vives – mais le vote sans appel ! Ce fut oui !
Les CDF en témoignent, l’exercice libéral de la médecine bucco-dentaire est aussi une affaire de maternité… et de paternité !
Marco Mazevet, délégué général