Finistère : l'urgence dentaire régulée et bien soignée

Si quelques départements réceptionnent bien les appels par le 15 et informent les patients sur le chirurgien-dentiste de garde, aucun n'apporte de réponse aux problèmes ni n'assure la régulation, avec le degré d'efficacité que propose aujourd'hui le Finistère. Intéressé par cette initiative originale que nous lui avions signalée, le ministre de la santé Xavier Bertrand s'était rendu sur place à Brest il y a quelques mois pour constater l'efficacité du fonctionnement du centre 15 et rencontrer les médecins responsables, ces derniers apportant au passage de précieuses indications au ministre sur le mode de tri, mis en place par le service.

Retour sur le dispositif brestois qui fonctionne

Depuis l'entrée en service du dispositif, les praticiens en place au 15 sont unanimes. Le système fonctionne bien ! Selon eux, le service est moins "embolisé" qu'auparavant par les urgences dentaires depuis qu'il est en mesure d'apporter des réponses satisfaisantes aux appels et depuis qu'il régule les "urgences" à partir d'un arbre décisionnel construit par la faculté de chirurgie dentaire.

Concrètement, le chirurgien-dentiste de garde sur le terrain est avisé directement par le 15 de la visite d'un patient, s'il y a lieu.....et dans la majorité des cas, comme le démontre le graphique ci-dessous, cette visite ne s'impose pas comme une évidence.  

Après questionnement du patient par téléphone et suivant cet arbre décisionnel réalisé à l'intention des médecins régulateurs, 24 % des appels sont réglés par des conseils prodigués en ligne avec le plus souvent la prise d'antalgiques à s'administrer dans l'attente d'une consultation qui peut attendre le lendemain. Résultat : seuls 33 % des appels sont dirigés sur le chirurgien-dentiste libéral d'astreinte.  

Les appels heure par heure, jour après jour

Un constat : le dimanche, les appels recueillis par le 15 interviennent pour l'essentiel entre 8h et midi avec un point culminant à 9h. Autre information significative révélée par l'étude réalisée par le Centre Hospitalier Universitaire de Brest, c'est la très nette retombée des appels d'urgence dans l'après-midi (graphique ci-dessous).  

On constate par ailleurs un pic le samedi avec de nombreux appels vers 9h du matin alors même que de nombreux cabinets dentaires sont ouverts. On y retrouve des patients qui ne tentent pas d'appeler leur chirurgien-dentiste habituel et qui préfèrent passer par les urgences pour ne pas avoir à attendre et recevoir des soins qui ne sont pas du ressort de l'urgence. Ce type de pratique pourrait également affecter le dimanche, preuve qu'un système de régulation est, là encore, nécessaire pour éviter cet inconvénient de dérangements non justifiés.